La Nouvelle Aire

Paroles des élèves: "Nous sommes les élèves de l'école Primaire André Bègue. Notre école se trouve à la Nouvelle, dans le cirque de Mafate. Notre classe est une classe unique avec 13 élèves, de la toute petite section au CE2.

L'endroit où nous vivons n'est accessible qu' à pied ou en hélicoptère. Si nous volons aller dans les bas pour faire des sorties nous avons besoin de financer les transports.

Autour de notre école, nous voyons beaucoup de forêt et nous sommes entourés de montagnes. Nous entendons les oiseaux chanter.

Nous avons regardé un reportage ((ATE de l'école Louise Siarane, Etang Saint-Paul) ) sur des enfants qui vont dans la forêt pour regarder si les animaux vont bien , s'ils ne sont pas blessés et s'il n'y avait pas de déchets. Nous nous sommes dit que c'était quelque chose de bien parce qu'ils aidaient la nature. Cela nous a donné envie de faire comme eux.

Nous avons comme projet de surveiller s'il n'y a pas de déchets dans la forêt, de vérifier si les animaux vont bien, et d'apprendre à mieux reconnaitre les animaux et les plantes. Nous commençons cette année le projet d'une aire terrestre éducative (ATE). C'est terrestre parce que c'est dans la forêt.

Le garde forestier et l'ONF nous ont donné un petit bout de forêt. Nous allons y aller plusieurs fois pour apprendre à observer, connaître la forêt, l'aimer et la protéger. " 

L'année dernière, à l'occasion d’un projet d'écriture sur Mafate, nous avons constaté que les élèves ne connaissaient ni les espèces animales et ni les espèces végétales de leur environnement proche ou qu'ils pouvaient en avoir une connaissance erronée. Par exemple, un élève connaissait le nom de l'oiseau "Tec-tec" mais était persuadé qu'il était rouge. Il le confondait avec un autre oiseau appelé "le cardinal".

La mise en place d'une aire terrestre éducative sera bénéfique aux élèves pour :

• Créer un lien avec leur environnement en apprenant à le reconnaitre et à le nommer : création d'un herbier par exemple.
• Prendre conscience pourquoi et comment protéger leur environnement : observer le phénomène de cause à effet, ramassage de déchets...
• Apprendre à réfléchir ensemble pour s'accorder: s'écouter et prendre la parole lors de conseil de la terre.
• Apprendre à définir leurs limites en termes de connaissances et à les palier par la recherche documentaire ou par des interventions.
• Rencontrer des acteurs et des partenaires locaux pour trouver des réponses, construire avec eux, en apprendre davantage :créations artistiques à partir de matériaux trouvés sur l'ATE.

Calendrier synthétisé:

le calendrier reste assez succinct car tout dépendra des demandes des élèves, de leurs observations et de leurs prises de décision lors des conseils des élèves. Leur démarche scientifique déterminera les actions à mener et impliquera d'éventuelles interventions extérieures.

Septembre-Octobre: découverte du concept d'ATE, création du conseil des élèves, choix d'une aire, prise de contact avec le référent.

Novembre-Décembre: interventions de la personne référente, visites de l'ATE, conseils des élèves pour échanger autour de leurs observations et décider de leur plan d'actions.

Janvier-Avril:  Interventions de la personne référente, intervenants extérieurs selon les besoins et demandes des élèves, mise en œuvre et réajustement de leur plan d'actions en fonction de leurs découvertes et observations, conseils des élèves pour prendre des décisions ensemble, visites de l'ATE.

Mai-Juillet: Interventions de la personne référente, intervenants extérieurs selon les besoins et demandes des élèves, visites de l'ATE, mise en œuvre du plan d'actions, conseils  des élèves, le bilan, la sensibilisation du public, passation.

Cette année, Muriel ANNOVAZZI de l'association ZEK KAMELEON  nous aide à réaliser le projet.

Son rôle est important car, en plus d'un apport scientifique, elle va introduire une dimension humaine et artistique qui va permettre aux élèves de créer un tout autre lien avec leur environnement et qui va donner tout son sens à la démarche écocitoyenne du projet.

De mon côté, en tant qu'enseignante, je serai à l'écoute des élèves, de leurs besoins. J'aurai le rôle de facilitateur dans leur démarche scientifique pour contacter des intervenants, leur apprendre à échanger lors d'un conseil de la terre, leur apporter des ressources pour nourrir leur réflexion, de ritualiser des moments sur l'aire pour le rendre familier, de mettre en œuvre des activités pluridisciplinaires en lien avec les programmes de l'Education Nationale.

Nous allons travailler en binôme au service des élèves pour les aider à mettre en place des actions concrètes, pour coconstruire des activités selon les souhaits des élèves en suivant le guide méthodologique développé par l'OFB. Nous sommes garantes de leur démarche et nous les aiderons à garder des traces de leur projet.

En plus, nous pensons peut-être solliciter des partenaires locaux comme le Parc National et l'ONF en fonction des avancées du projet et des besoins des élèves. Les élèves ont par ailleurs déjà écrit au garde forestier, M. Bastien Michelon, pour les aider à trouver un espace à étudier.