Histoire et mémoires de l’esclavage et des luttes pour les abolitions : Visite Dakar

Le lycée Jean Zay est situé en Seine Saint Denis (93) à Aulnay-sous-Bois. C'est un lycée dont l'équipe pédagogique est forte de proposition et de nombreux projets/sorties scolaires sont menés.

Nous sommes 4 enseignants de disciplines variés : une enseignante d'Histoire Géographie, une enseignante de Sciences économiques et sociales, un enseignant d'Education Pratique et Sportive et une professeure Documentaliste. Nos apports selon les disciplines sont les suivants :

- En histoire-géographie, des connaissances sur la traite transatlantique, la mise en esclavage, les abolitions, mais aussi une réflexion sur les rapports de dominations géographiques entre le Nord global et les Suds globaux ainsi qu’une compréhension des transformations paysagères des territoires concernés par la traite atlantique et l’impact écologique sur ces mêmes territoires ( voir Catherine Coquery-Vidrovitch, Les routes de l’esclavage : histoire des traites africaines, VIème-XXème siècle, 2018 : Malcolm Ferdinand - Une écologie décoloniale, 2019)

- En SES : compréhension des mécanismes de construction de l’altérité et de déshumanisation qui ont permis la mise en esclavage d’hommes et de femmes, réflexions sur les traces contemporaines des stéréotypes racistes construits, compréhension des dynamiques du commerce international et des spécialisations inégales, analyses critique du développement (voir Samir Amin – Le développement inégal, 1973 ; Colette Guillaumin – L’idéologie raciste, 1972)

- En EPS : le racisme s’inscrit durablement dans les corps avec des répercussions sur la santé et continue aussi de d’alimenter des représentations stéréotypées sur les performances sportives des individus (voir Elsa Dorlin – La matrice de la race, 2006).

- Au travers de l’Éducation aux médias et à l’information et avec l’appui de la professeure documentaliste et du CDI, donner accès aux élèves à des ressources riches sur le sujet et les accompagner dans leur parcours citoyen et d’esprit critique.

Les élèves concernés par le projet "Voyage à Dakar" sont engagés, pour la plupart, dans le club égalités du lycée, ils participent aux discussions et ateliers du club. Ils ont participé à la visite de Nantes autour de la même thématique "Histoire et mémoires de l’esclavage et des luttes pour les abolitions". 

Le club égalité du lycée Jean Zay est né en 2021, dans l’idée d’accompagner les mobilisations des élèves de l’établissement contre les discriminations et oppressions qui traversent nos sociétés.

L’idée est ainsi de faire vivre au sein du lycée les différentes journées de lutte et de mobilisation qui existent au niveau national et international : journée de lutte contre les violences sexistes et sexuelles du 25 novembre, journée de lutte contre le VIH-Sida le 1er décembre, journée des femmes et filles de sciences en février, semaine d’action et d’éducation contre le racisme en mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes du 8 mars, mois des fiertés en mai, etc.

Nous construisons un programme en étroite collaboration avec des acteurs associatifs locaux avec lesquels nous sommes en contact. Nous envisageons deux auberges pour le séjour, qui ne propose pas uniquement un service hôtelier mais sont ancrés dans le cadre de projets associatifs plus large.

Le voyage scolaire à Dakar que nous souhaitons organiser s’inscrit dans le cadre d’un projet éducatif plus large initié à la rentrée 2023 intitulé « Histoire et mémoires de l’esclavage et des luttes pour les abolitions ». A travers des activités proposées dans notre établissement tout au long de l’année, le projet a pour but d’approfondir les connaissances des élèves sur cette période historique singulière, de faire vivre les mémoires de façon concrète et vivante, mais aussi de faire gagner en compréhension des ressorts des racismes contemporains. Le projet met l’accent sur les résistances et luttes qui ont mené aux abolitions dans l’idée de mettre en lumière les modalités de résistance des personnes esclavagisées elles-mêmes.

La restitution occupe une place centrale dans le projet car il s’agit de faire circuler et raisonner les savoirs issus des différents axes du projet auprès de l’ensemble de la communauté éducative afin de contribuer à l’éducation contre les racismes et contre les discriminations en général. La restitution est donc pensée dès les travaux préparatifs du séjour et fait l’objet de travaux sur place. Elle pourra prendre la forme suivante, à préciser selon les envies et idées des élèves impliqués dans le projet :

• Réalisation d’un mini reportage documentaire sur le séjour à partir des différentes captures vidéo réalisées par les participant·e·s au séjour. Le reportage pourra ainsi être diffusé lors d’une soirée dédiée à la restitution dans le lycée et dans d’autres espaces

• Réalisation d’une exposition mobile, qui pourra être monté dans les établissements environnants à l’occasion de la journée du 10 mai. L’idée serait de réaliser des tirages de quelques moments forts du séjour, de mettre à disposition les enregistrements audios réalisés tout au long du séjour via des QR code, ainsi que de présenter quelques extraits de textes issus des différents corpus proposés aux élèves

• Réalisation d’un fanzine sur les racismes, en s’appuyant non seulement sur le séjour à Dakar mais aussi sur la visite de Auschwitz Birkenau. Ce fanzine pourrait ainsi contenir des traces des différents séjours, mais aussi des expressions libres, poésie, dessins etc.

• Dans la continuité du séjour, en s’appuyant sur une enquête de terrain précise visant à évaluer les besoins réels de l’établissement partenaire, nous mettrons en place, à la rentrée 2025 une action de solidarité Nord – Suds ancrés sur des réalités locales précises, impliquant ainsi l’ensemble de la communauté éducative dans le maintien du lien avec les partenaires locaux

• La restitution du projet avec les étudiant·e·s de Science Po Paris prendra la forme d’une bande dessinée et fera l’objet du concours « Le flamme de l’Égalité » dont le thème est pour la session 2024 – 2025 « Résister à l’esclavage : survivre, s’opposer, se révolter »