“Découvrir pour mieux chérir, comprendre pour mieux transmettre”, l'aventure passée, présente et future des CM de Saint Martin Vésubie.
Nous sommes 17 élèves, filles et garçons, dans une classe de cours moyen mixte à l'école primaire Fulconis de Saint Martin Vésubie (Alpes maritimes, France). Nos niveaux et nos désirs sont différents mais nos rires et notre envie de comprendre la nature, les humains et les animaux qui nous entourent sont les mêmes. Notre aire est une malle aux trésors qui, à chacune de nos visites, déversent des nouvelles surprises, des nouvelles émotions. Nous faisons bien plus que de découvrir qu'il existe des mondes différents de notre quotidien. Nous vivons littéralement d'autres mondes : celui des agriculteurs du siècle passé (savez vous que ces arbres qui poussent aujourd'hui sur notre aire n'existaient pas il y a 70 ans et que nos grand-parents faisaient cuire leur fromage dans la pièce où ils dormaient? qu'au début du XIXe siècle, le tourisme est apparu, celui des grands ducs, et que peu à peu les granges furent délaissées au profit des hôtels et de la randonnée en haute montagne? ) ; celui des arbres (nous avons dansé la vie d'un arbre avec sa sève montante et descendante, ses racines qui s'étirent, ses feuilles qui bruissent et ses branches qui le protègent), celui des animaux que nous partageons au fur et à mesure des prises du piège photos, un monde qui nous fait songer que ce qui est une simple flaque d'eau pour nous est un lac pour une fourmi) ; celui de l'eau (quelle valeur a l'eau? comment la gérer?) ; celui du temps où un patrimoine est oublié. Ce dernier nous l'avons ressenti de toutes nos pores lorsque grâce aux Weekend solidaires et nos parents, nous avons tous ensembles enlever les traces de l'abandon des granges et des parcelles de notre aire terrestre en mai 2023.
Notre aire se trouve à l'extérieur du village, à 1,5 kilomètres de notre école, un lieu qui symbolisait il y a un siècle encore, le seuil entre deux rythmes de vie, celui de l'hiver et celui des estives. Puis, peu à peu, ce lieu a été oublié sauf dans les souvenirs des anciens. Aujourd'hui, nous le faisons revivre avec tous les villageois. Action après action, il fait à nouveau partie de la vie du village : quizz historique avec les anciens, quizz avec les entreprises, interventions extérieures, exposition sur l'eau, fête de fin d’année, fête de la Nature, partage des recettes réalisées à partir des fleurs et des arbres de notre aire, etc .... les idées ne nous manquent pas, nous en avons encore pour au moins 99 ans d'engagement. Les élèves qui sont partis rejoindre le collège en septembre 2023 ont encore des petites larmes de regret lorsqu'ils nous voient. C'est pour eux mais aussi pour les élèves du cours élémentaire que nous nous engageons. Chut : en toute honnêteté, c'est surtout pour notre plus grand plaisir à nous, celui d'expérimenter mais aussi celui de réfléchir tous ensemble.
Certains parmi nous, nous avions relevé un défi en 2023 avec les CM2 qui nous ont quitté à la rentrée de cette année : apprendre à aimer pour protéger. Nous ne savions pas vraiment ce que cela signifiait. Aujourd’hui en 2024, nous sommes en CM2 et nous avons entrainé avec nos petites mains les élèves venus du CE2 dans notre aventure. En septembre, nous ne serons plus les Totchis de l’ATE mais nous serons plus forts, plus conscients, de ce que cela implique en terme d’énergie mais aussi de plaisirs, de protéger son patrimoine naturel.
Pour nous, la biodiversité ce sont les granges du siècle passé, les agriculteurs d’avant, les randonneurs du temps présent. Ce sont ces ronces qui poussent, ces châtaignes trop bonnes, ce canal d’arrosage que nous aimerions refaire, ces arbres que nous aimerions replanter. Nous adorons aller sur notre aire tout comme aller à la rencontre des villageois, des institutions et des élèves dans d’autres aires éducatives pour découvrir et comprendre. Notre référent Mirjam Neu et notre maîtresse Claire Tingry nous donnent le soutien nécessaire pour vivre cette aventure dans une démarche démocratique et citoyenne. Elles nous poussent plus loin dans nos premières idées et émotions.
En 2023, avec les CM2 de l’époque, nous avions imprégné l’aire avec la vie de notre village. En compagnie de nos divers consultants extérieurs, nous avions abordé plusieurs pistes d’action possible. Il nous est apparu en ce printemps là, que la plus adéquate, celle que nous pouvions transmettre et qui servirait de base pour l’année suivante, était de nettoyer notre aire et d’y ériger un musée ethnologique. En cette année 2024, après de longs débats pour aborder toutes les optons possibles, nous avons accordé d’un cadre, le squelette en quelque sorte des actions à venir. C’est notre deuxième fondement et notre objectif est de le transmettre afin qu’il s’inscrive aussi dans la nature de notre ATE.
Ce cadre se base sur quatre familles d’actions : “Restaurer notre patrimoine bâti” ; “Chérir notre environnement” ; “ S’occuper des animaux” ; “Sensibiliser, éduquer”. Chacune des trois premières familles trouvent une application pratique dans la quatrième.
Nous ne pouvons pas savoir comment se déroulera l’année prochaine. Nous avons planté des agrumes que nous aimerions protéger. Leurs fruits serviront - un jour - à financer une petite partie de nos besoins. Entretemps, nous avons besoin de restaurer l’amenée d’eau au terrain pour les arbres que nous voulons faire pousser, pour ceux qui sont déjà là comme les châtaigniers emblématiques, ces pauvres châtaigniers qui meurent en l’absence d’eau. L’amenée d’eau est aussi pour les ânes, pour les oiseaux, pour les crapauds - et si nous avions des hérissons? Ils semblent avoir disparus de par chez nous …. Il n’y a pas si longtemps, le canal du Puey passait par là. Un vallon n’est pas trop loin non plus. Nous espérons que l’année 2024/2025 verra le début du retour de l’eau sur nos parcelles. En attendant, nous avons fait une campagne sur la préciosité de l’eau pour la journée mondiale de l’eau (22 mars 2024) avec les élève plus jeunes et la brasserie locale. Nous allons immortaliser cette campagne en imprimant ces dessins sur des bâches qui seront accrochées le long de la partie de notre aire qui borde le GR. L’année passée, nous avons déterré et nettoyé des outils agricoles anciens. Nous avons nettoyé et vidé les vielles granges. Un petit musée d’outils agricoles et une pièce à vivre du siècle passé sont nés. Nous aimerions réaliser des encarts explicatifs afin que les randonneurs puissent comprendre ce qui se passait ici, il y a 100 ans. Nous préparons des recettes avec les végétaux de notre aire. Une idée possible est de produire des petits panneaux pédagogiques à apposer sous les arbres, un itinéraire écologique en quelque sorte.
Nous avons commencé à étudier la présence et le mouvement des animaux. Mais pour aller plus en avant, nous nécessiterions des pièges photos et des appareils pour détecter la vie sous terre (location possible).
Nous aimerions surtout passer le plus de temps sur notre aire à découvrir sa vie. Si nous la comprenons, nous pourrons la chérir et la partager.
Mirjam et Claire nous ouvrent l’horizon et nous n‘arrêtons pas de construire ensemble jusqu’à soudainement avoir plus de connaissance et pouvoir partager. Notre AE qui a son label depuis juillet 2023 est en pleine effervescence. Elle coule le long des événements autour des actions que nous imaginons ensemble et au fur à mesure.
Notre premier partenaire est notre référent actuel, Mirjam Neu. Depuis 2023, elle nous accompagne dans la réalisation de ce projet et dans son existence. Son rôle est primordial car il complète exactement les compétences de l’école. Elle crée le lien entre les objectifs du projet pédagogique ATE et les activités réalisées, nourrit les conseils des élèves d’informations et fait intervenir des consultants extérieurs sur les thèmes abordés en conseil d’élèves. Elle génère la créativité des enfants afin que pour chaque action, pour chaque expérience, ils aient un résultat palpable en main, un résultat dont ils peuvent être fiers. Elle s’occupe aussi de toute la logistique et gère toutes les interactions avec les experts, les villageois, le parc national du Mercantour, les autres ATE du département et les média. Elle est très engagée tout comme je le suis moi-même. Moi, l’institutrice, je suis l'autre moitié de pomme. J’apporte un travail de fond tout au long de mes cours afin que les séances de l’ATE ne soient pas juste des séances ponctuelles mais un fil conducteur dans le programme scolaire. Nos séances sont atypiques : elles peuvent être plus courtes, plus longues, et ne suivent pas du tout le rythme d’une par mois. De temps en temps, par exemple, nous réalisons en sus un travail d’écriture ensemble, une visite, un quizz. Je prépare les élèves à cela, je cherche des informations plus pertinentes. Par ailleurs, je gère l’application pratique du programme scolaire et j’influence nos activités en ce sens. Je m’occupe du lien avec les parents et l’académie. Nous formons un formidable binôme et nous arrivons à structurer le contenu des sessions d’ATE en conformité avec l’évolution intellectuelle et émotive des enfants dans le cadre de la découverte et gestion de leur aire mais aussi des actions extérieures que je crois importantes pour les enfants. Nous sommes toutes deux flexibles et nous avons une vision partagée de la plus-value que cette aventure doit donner aux enfants et de ses limites. Pour toutes les deux, l’essentiel demeure la qualité.
Le parc national du Mercantour, la marie de Saint Martin Vésubie, l’association de la Montagne et du Patrimoine, l’ONF, des spécialistes comme Catherine Barby (Chauve-souris) ou Georges Rosas géologue en charge de l’inventaire des objets du Musée de Saint Martin, la médiathèque, l’office de tourisme, l’AFAC des Châtaigneraies, sont quelques uns des partenaires qui nous accompagnent et que nous pouvons solliciter à tout moment.
Avec cela, nous prévoyons :
26 interventions de Mirjam Neu (Structure accompagnatrice) qui nous accompagne : 3200 euros
Des achats de matériel : 200
Pour réaliser les actions décidées par les élève : 600 euros
Nous sollicitons une subvention de 4000 euros de l’OFB pour deux ans.
Nous déposerons un dossier de subvention auprès du parc national du Mercantour et de la Mairie en octobre 2024 pour financer le transport d’un bus : 500 euros
L'objectif minimum de 100 € nous permettra Réalisation des bâches sur la campagne sur l'eau et étiquetage informatif du musée agricoleQu’est ce un patrimoine naturel pour un enfant? C’est son chez soi, celui qu’il découvre au fur et à mesure qu’il acquit des connaissances, au fil de ses aventures sensuelles. Un patrimoine naturel, c’est comme un gros nounours, un nounours qui prend l’enfant dans ses bras pour le conduire vers la vie d’adulte. À Saint Martin Vésubie, comme dans d’autres communes des vallées de la Roya, de la Tinée et de la Vésubie, les enfants ont perdu soudainement ces bras protecteurs : ils ont perdu leur chez soi après le passage terrible des tempêtes Alex et Aline.
Les écoliers des classes CM1 et CM2 de l’école primaire Fulconis de Saint Martin V., réunis en conseil ont décidé, le 20 octobre 2023, de s’engager dans la sauvegarde de leur patrimoine naturel. Ils ont rejoint la belle aventure des Aires Terrestres Educatives, une aventure initiée par les enfants de l’école primaire de Vaitahu (Polynésie française) en 2012 et soutenue par l’Office française de la Biodiversité. Nous espérons qu'ils trouveront aussi votre soutien et nosu vous en remercions d'ores et déjà très fort.
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